mardi 20 novembre 2007

Les colonnes de Buren ont-elles leur place à la Comédie-Française ?


Peut-on installer une œuvre contemporaine dans un site historique classé sans pour autant offenser les traditions ?

Oui ! Et les colonnes de Buren en sont l'exemple même.

Les colonnes de Buren ont été commandées en 1985 par le ministre de la culture ; Jack Lang. Ces colonnes créées par Daniel Buren doivent prendre place dans la cour d'honneur du Palais-Royal. Donc au sein même de la Comédie-Française.

Bien évidemment, comme tous français qui se respectent, on pense que chaque changement de notre patrimoine est une mauvaise chose qui dénature l'espace. On finit même par croire que les français qui sont les premiers de la classe en art sont hostiles à toute forme de renouveau artistique. L'histoire peut même en témoigner. On peut se rappeler de l'histoire de la construction de la Tour Eiffel en 1889, ou encore celle du centre Georges Pompidou en 1977. Suivis de la polémique de la pyramide du Louvre bien après.

Donc comme ces dernières, une certaine passion à la française est née auprès du projet des colonnes. En effet, plusieurs campagnes de presse, dépêches d'agence, traitements de radio et télé (...) et même un bon nombre de courrier de français remit en cause la construction.

On assiste ensuite à une multitude de péripéties allant du rejet émanant de la commission supérieur aux plaintes juridiques.

Mais en 1986, la majorité politique bascule, il y a donc un nouveau ministre de la culture qui remplace Jack Lang et celui ci est François Léotard. Tout le monde attend bien évidemment de la part du ministre un arrêt de la construction des colonnes ou un déplacement de l'oeuvre.
L'actuel ministre après quelque temps de négociation va mettre un terme à cette polémique en laissant l'oeuvre dans le site.
Pour anecdote, les plus hostiles aux colonnes vont même écrire sur les palissades censées cacher le chantier des phrases tel que "Jack l'éventreur" en référence à l'ancien ministre de la culture.

Mais heureusement, bien après le passage de la polémique, les français vont enfin apprécier les colonnes. On aime dorénavant l'esthétique de l'oeuvre. Cela prouve donc qu'avec le temps on s'habitue et on peut même aimer !

Les colonnes de Buren font maintenant l'unanimité auprès du grand public et sont même devenues un emblème du Palais-Royal.

On finit donc par croire que l'audace est une vraie qualité !

De plus, on peut penser que le Palais-Royal est un laboratoire d'art contemporain ? Le kiosque des Noctambules peut en témoigné.

Je pense que cela ne fait pas de mal à une chose qui est jugée classique de côtoyer une autre qui elle est originale. Et pour l'exemple du Palais-Royal, celui lui donne encore plus de caractère qu'il n'en avait avant.

Les colonnes de Buren ont donc leur place à la Comédie-Française. Et n'offensent en aucun cas les traditions de cette dernière.

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